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Caroline ChristiansenAvalanche« Un jour... l'impression que tout filait entre les doigts, s'échappait... la vision des choses, ou plutôt, leur perception, déclinait...
« C'est bien la peine de vivre vingt années durant et d'avoir l'impression que chaque année de plus est un pas en arrière. Et de voir petit à petit s'écrouler toutes structures, personnelles et relatives aux rapports avec autrui. Voir se dissoudre sa propre personne, s'effacer ses propres contours. Même les mollets et les bras n'ont plus la nervosité d'autrefois. Ils sont sans forme et flasques. Le comble : devoir toujours parler d'un autrefois qui semble à chaque minute bien meilleur que l'instant présent ; et autrement réel qu'un futur improbable et impossible à rejoindre. Oh ! Que je voudrais pleurer, pleurer jusqu'à perdre tout à fait conscience. Qu'il est épuisant d'être à tout instant ballottée par des humeurs antinomiques. »
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