Antoine Vidalin

Acte du Christ et actes de l'homme

La théologie morale à l’épreuve de la phénoménologie de la vie

La difficulté rencontrée par l’Église dans l’élaboration et la réception de son enseignement moral, oblige la théologie morale à un renouveau dans la fidélité à la Tradition. La question cruciale porte sur l’acte en sa réalité intrinsèque, ce que le magistère nomme l’objet de l’acte moral. Une telle question engage des enjeux ontologiques, et donc philosophiques. La phénoménologie de la vie, telle que Michel Henry l’a développée, étant une pensée du corps, de la subjectivité et de l’absolu, est à même de rencontrer ces exigences intellectuelles. Source d’un nouveau "réalisme", elle permet de saisir la réalité immanente et invisible de l’acte humain en son déploiement charnel et en son lien infrangible à l’auto-donation de la Vie absolue. L’éthique y devient l’éthique de la vie, identique au Commandement de l’amour. À cette aune, peut alors être comprise philosophiquement l’existence dans le péché en même temps que la miséricorde promise par la Vie absolue. Celle-ci se déploie dans l’économie du salut dont la théologie rend compte et raison. L’auto-donation de la Vie absolue, par-delà